129 Boulevard Saint Germain, une adresse emblématique
En 1908 et 1909, la SNEA donne naissance à trois fédérations : la Fédération nationale des coopératives agricoles de production et de vente, la Fédération des caisses régionales de crédit agricole mutuel, et la Fédération des syndicats agricoles. Celles-ci se regroupent en 1910 en une Fédération nationale de la mutualité et de la coopération agricoles, qui intègre syndicats, mutuelles et coopératives. La toute nouvelle FNMCA s’installe 5, rue Las Cases avant de transférer son siège au 129, boulevard Saint-Germain en 1922.
Cette adresse n’est pas choisie au hasard ! Située entre le Sénat et la Chambre des députés, elle témoigne de l’étroite proximité entre la FNMCA et les gouvernements successifs. En effet, la présidence de cette organisation représentative du monde agricole est assurée de 1910 à 1964 par trois anciens ministres de l’Agriculture - Albert Viger, Fernand David et Henri Queuille - qui auront tous à cœur de préserver les liens forts du monde agricole avec les défenseurs de la République, face à la conservatrice « rue d’Athènes ».
Durant cette période, La Semaine agricole, rebaptisée en 1887 La Semaine agricole, revue agricole de la France et de l’étranger, continue de rendre compte des évolutions et des activités de la FNMCA, de même qu’un nouvel organe de presse émanant de la Fédération des caisses régionales de crédit agricole mutuel : Les Annales du crédit mutuel et de la coopération agricole. Le début de la guerre en 1914 marquera la fin de La Semaine agricole tandis que les Annales perdureront jusqu’en 1938.
Si peu d’archives témoignent des activités de la FNMCA pendant la Première Guerre mondiale et dans l’entre-deux guerres, les actes des Congrès de la mutualité et de la coopération agricoles apportent un éclairage précieux sur cette période. Ils révèlent notamment la nécessité de resserrer les liens entre les pouvoirs publics et les organisations agricoles pour mettre en œuvre une véritable politique agricole au lendemain de la Grande Guerre. Cela n’empêche pas les exploitants agricoles de revendiquer, à travers les organisations mutualistes et coopératives, les valeurs qui les animent : l’indépendance, la solidarité, la prospérité dans une vision à long terme.
Ainsi le champ d’action des mutuelles et coopératives agricoles s’élargit dès les premières décennies du XXe siècle : protection sociale, formation, éducation, prévention des risques et diffusion des progrès techniques commencent notamment à faire partie de leurs préoccupations.